Championnat de France. Debut novembre - Ile de la Réunion - 2005

Comme en 2000 nous retournons à la Réunion pour le championnat de France.
C’est toujours sympa de se retrouver là-bas en plein moi de Novembre, au soleil, avec posé sur la plage. Vraiment très agréable.
- Lueurs
- Ca change de la grisaille de novembre
Mais c’est également un peu dommage. Premièrement, ce choix oblige à limiter le nombre de pilotes pouvant participer, et il y a plein d’autres endroits où aller en métropole. Je n’ai par exemple jamais volé dans les Pyrénées française, où encore à Millau, la Séranne, etc....
Mais bon pour faire un compèt, il faut des organisateurs. Et de ce point de vue, le Crocvl est quasi irréprochable. Ce n’est pas loin d’être une de meilleures organisations au monde.
Un gros effort est fait sur la médiatisation par exemple, avec un partenariat avec France Telecom.
Le vol à la Réunion est assez particulier. Le relief est peu marqué, les plafonds bas, les thermiques souvent faibles et les conditions changent parfois très vite.
Avant même de commencer, nous savons que la compétition va être difficile. Le vainqueur sera celui qui ne fera pas de tas.
La plupart des pilotes sont venus en avance afin de s’habituer au vol local. J’arrive pour ma part la veille. Tout le monde a l’air enchanté, les conditions étaient excellentes toute la semaine passée.
Et comme d’habitude, dès le premier jour de course le dimanche, s’en est fini : le plaf est bas, menaçant. Il ne tarde pas à pleuvoir, la manche est annulée. Aïe, ça commence mal.
Lundi. (cf carte m1)
Ca à l’air meilleur, mais pas exceptionnel. Le DE se décide pour un temps mini de 60 km. 2-3 allers-retours devant le décollage (Piveteau (nord), Etang St Leu (sud), Parc à Bœuf (nord), Case Verger (sud), Antenne la Saline (nord), Case Verger (sud), Eglise des Colimaçons (sous le déco), puis posé sur la plage à la Ferme Corail.
Je hais les temps mini. Je n’ai jamais su les gérer.
Aujourd’hui, je fais la pari que les conditions vont aller en se dégradant, et je décide de partir tôt. Patrick, Charles, Vincent, Julien et tout une meute décident de faire de même.
Nous décollons tous les premiers, ça ne tiens pas en avant du déco. Nous devons rentrer dans le start pour trouver quelque chose. Alors que je pensais m’arrêter, faire un plein et ressortir du cylindre pour reprendre un départ, je constate avec surprise que devant, ils sont partis pour la course. Ah ? D’accord, je suis. Nous avançons en groupe tranquillement. Les thermiques sont faibles mais faciles à exploiter. J’arrive à me maintenir au dessus du groupe est le gérer tranquillement. Plus nous allons vers le sud, plus c’est faible. La balise la plus au sud me paraît dure à passer. Je m’arrête dans une bulle afin d’assurer un bon plein. Une grosse partie du groupe située plus bas ne parvient pas à la choper. Ils partent pour une longue glissade : ça va être chaud pour eux !. Hmm, c’est bon pour moi ça : dans le groupe il y a Bérod, Goueslain, Arnaud Sécher, Julien Irrili, Fred, etc... que des touts bons. Ce serait bien qu’ils fassent un tas d’entrée.
J’assure mon plein, et pars faire la balise avec sous moi Charles, Willy, Drouin et Erwan Didriche. Pas mal non plus comme groupe. Durant la transition, je surveille le premier groupe : c’est chaud pour eux ! Ils reviennent ventre à terre sous le déco après avoir tourné la balise. Ils sont bas, super bas, ça va être l’hécatombe, yes !
Je tourne enfin la balise, et reviens tranquillement vers ma bulle. Mais là, surprise : tous les premiers sont en train de se refaire dans un bon pétard à moins de 100m sol. Ils montent comme des bouchons. Ca y est, à peine 20 min de course, et je suis déjà à la rue avec 5 km de retard. Pfff j’en ai déjà marre. Et ici, pas facile de rattraper un groupe en attaquant : c’est un coup à finir par terre.
Je prends mon mal en patience et décide de prendre mon temps pour les bouffer. On va y aller tranquille, et profiter de chaque opportunité pour grappiller quelques centaines de mètre. Nous repartons vers le nord avec Stef Drouin et quelques autres. Charles nous a quitté et se retrouve bas : quelques minutes plus tard, il est posé. Ouuuh, il doit énervé, mais énervé ! J’aimerais pas être à sa place.
Plus nous allons vers le nord, plus les conditions s’améliorent. Dès que je suis au cums, j’accélère. Dès que je vois quelqu’un qui monte plutôt bien, je fonce sur lui. Cette course en aller-retour à l’avantage mettre des pilotes dans tous les coins et d’avoir des pilotes balisant les thermiques même pour ceux qui sont partis tôt. Je suis concentré, dans chaque thermiques, je fais le trou avec ceux qui me suivent. Tout doucement, je sème mon groupe te rattrape les premiers. Mais cette position est très dangereuse : je me retrouve seul, entre deux groupe. A la moindre erreur, c’est la sanction : personne ne sera là pour m’aider.
Je reste haut, assure bien mes plafs. Plutôt que de partir quelques dizaines de mètres sous les cums pour transiter bras haut en montant, je préfère me coller aux barbules et profiter des la partie la plus rapide du thermique, pour ensuite partir accéléré à fond pour na pas rentrer dans le cum. Je bannis tout risque tactique mais n’hésite pas devant les risques objectifs. Et ça paye. Un peu avant l’avant dernière balise je recolle le groupe des veinards du début de manche. Ouf.
Mais il faut rester concentré, nous sommes de nouveau dans la partie sud, et les conditions sont molles. J’aime ça : je monte mieux que les autres, ça devrait me permettre de me repositionner au dessus. Et c’est le cas. Nous tournons tous la balise ensemble, mais je suis 50m au dessus d’Arnaud Secher et 70 au dessus de Bérod. Aller encore 1 thermique et c’est le plané final. Bon d’accord, peut-être 2. J’assure tranquillement, j’accrois mon avantage d’altitude et enfin j’y vais. J’arrive le premier à la plage, suivi par Arnaud 1 petite minute plus tard. Bérod et le groupe arrive ensuite. 1 demi-heure plus tard, Denis Cortella et Jean Marc Caron arrivent au coud à coude. Etant partis plus tard que nous, ils sont dans la course et finissent 3 et 4. Arnaud gagne d’une minute, je suis second. Bien.
- Ferme Corail
- L’atterro de la ferme Corail. Goal de 3 manches sur 4
Manche 2 : (cf carte m2)
Mardi, les conditions ont l’air meilleurs. Course au but de 60 km. Posé au nord, au cimetière marin de St Paul. En gros Parc à Boeuf (nord), Etang St Leu (un peu au sud), Piveteau (nord), piscine des Avirons (sud) et posé très au nord au cimetière marin. On fini par le passage de plateau Cailloux, généralement une difficulté du vol Réunionnais.
Le début du vol dans la zone du décollage est une formalité. Ca vole vite, le groupe est soudé, tout est facile. Une première difficulté nous attend à la balise la plus au sud. Le passage de l’antenne du Platte est toujours un peu délicat. Mais tout se passe bien, presque uniquement en cheminement. Les plafs sont un peu chaotique, et nous naviguons entre les barbules. Le groupe avance, il y a toujours quelqu’un devant pour mener le rythme. Si ça continue comme ça, on va finir par faire une moyenne record pour la Réunion.
Nous repassons devant le déco toujours groupés. Quelques attaquants tentent des options. Bérod néglige les thermiques faibles de la zone du décollage pour aller jusqu’ après la Grande Ravine. Il ne trouve rien, il ne trouve rien. Ca craint. En effet, je suis juste derrière lui, tout aussi bas ! Mais finalement, un peu en avant du relief, il trouve un gros +3 (si, si ici c’est gros !). Je me jette sous lui, et toute la meute également. Charles qui était mieux placé arrive par-dessus. Patrick et lui se détachent un peu. Arrivés au plafond, les nuages sont bien soudés. Il est évident qu’il est possible de finir la manche juste en cheminement. La difficulté va être de trouver le bon placement. Les deux échappés choisissent de passer un peu plus dans les hauts. Les suiveurs plus à la limite des nuages et du soleil. Je choisis le milieu, suivi d’Erwan. Ca monte partout, j’accélère. Charles n’est pas dangereux, mais il est hors de question de laisser filer le Gros Bérod. Je les rattrape tout doucement par en dessous. Mais un coup d’œil vers le goal ralenti mes ardeurs : va quand même falloir penser à boucler, parce que là, niveau finesse, à se rythme, ça va pas le faire... !
Je ralentis donc, Erwan me rejoins, Jean-Jean n’est plus très loin. On avance tranquillement, profitant des ascendances éparses. Quand de nouveau la rentrée au goal semble assurée, je repousse sur le barreau. Charles est intouchables, Bérod n’est pas si loin. Tout d’un coup, je vois Jean-Jean qui déboule plein badin sur ma droite. Mais !? C’est qu’il va me poudrer !
Ni une ni deux, j’attrape le second barreau. Non mais ! Y crois quand même pas que je vais me laisser faire, non ?
Ca va le faire, ça va le faire, ça va le faire... la ligne du goal disparaît derrière les hauteurs du plateau. Ca, ça veut dire que ça va pas le faire.
Mais j’ai confiance, on va forcément retraverser une zone ascendante, devant il y a une zone au soleil. Jean-Jean n’y crois pas et se déroute, Erwan ralentis, j’accélère. Et en effet, ça remonte. Je ne lâche pas le barreau et je guette le Gros. 200m au dessus, il est confort mais il n’accélère pas trop. Je le double et passe la ligne quelques dizaines de seconde derrière Charles et 15s devant Bérod. Deuxième. Bien !
Alors que je descend tranquillement me poser, je vois Jean-Marc arriver sur les falaises de bord de mer loin du goal, est finir le chemin en soaring, bas. Il passe la ligne avec quelques dizaines de mètres. Chaud !
Je prends la tête du classement général. Moins bien. Il n’est pas bon d’être leader trop tôt. Mais bon, je me sens suffisamment fort pour assumer jusqu’au bout. Il faut juste maintenir la pression encore une manche puis assurer sur la fin.
- Déco Max
- Déco Old School by Max
Manche 3 : (cf carte m3)
Encore une série de zigzag devant le déco des Colimaçons. Parc à Bœufs, Etang st Leu, parc 0 Bœufs, Oreilles de Mickey, Parc à Bœufs, église des Colimaçons, la plage. Encore une fois, la manche se décompose en deux : c’est tout bon vers le nord, plus mou et délicat vers le sud.
J’assure un bon start, afin de bien me placer d’entrée dans la manche.
Mon départ est même trop bon : je suis le premier à tourner B1 suivi de près par Charles. Je décide de voler bras haut, histoire de laisser repasser du monde devant. Mais ce coup-ci cette tactique n’est pas bonne : ma ligne n’est pas la meilleure, et ceux qui accélèrent vont bien me rattraper, mais par-dessus ! Alors que je voudrais les voir débouler sous moi. Donc, si je maintiens ce rythme, tout ce que je vais gagner, c’est être à la traîne. Gaz, il faut maintenir un bon rythme devant et sélectionner les bons thermiques, pour empêcher les suiveurs de profiter de leur avantage. Avec Charles en compagnon d’équipée, c’est chose facile. Deux-trois thermiques plus loin, 2-3 transitions bien négociées et nous sommes de nouveau à niveau avec le gros du groupe. Un coup d’œil aux alentours me fait même dire qu’il est dessous : Bérod me passe juste sous les pieds
Je sais, c’est pas beau de se moquer, mais bon.
Nous avançons tranquillement vers B2. Je m’applique dans les thermiques, je ne pense à rien d’autre qu’au moment présent. Pas besoin de réfléchir, le groupe s’en charge pour moi, et les options ne sont pas légion. A ce rythme, je finis vite au-dessus de tout le monde. Ben les potes, réveillez-vous ! Le problème, avec la proximité des nuages et la nécessité pour tout le monde de bien finir ses plafs, c’est qu’ici être au-dessus de tout le monde, ça veut dire partir avant tout le monde. Donc être devant, et mener la course. C’est pas mon boulot. Et de toute façon, c’est trop tôt dans la manche. Mais bon, nous remontons vers le nord, les conditions s’améliorent, je ne prends pas grand risque à jouer le jeu. J’y vais donc, j’accélère, tout se passe bien. 2 transitions plus loin j’ai une jolie avance. C’est sympa. Si ça peut continuer comme cela, pourquoi pas, mais si quoique se soit cloche, je ne vais pas me battre pour la conserver. Et ça ne tarde pas à clocher : vers B3, les conditions sont désorganisées, hachées, ça ne monte pas bien. Je lève le pied et essaye de monter. La meute arrive. Ok, pas grave. A plusieurs c’est plus facile. Kortel est celui qui s’en sort le mieux. Il survol la grappe, et impossible de se remettre à son niveau. Nous tournons B3 et retournons vers b4 au sud. Nous volons en groupe, le rythme est bon, il y a toujours quelqu’un pour relancer devant. Denis est solide au meilleur poste. Pas moyen d’aller le chercher. Et tout doucement il fait le trou et augmente son avantage. B4 tournée, il se retrouve exactement dans la même situation que moi au même endroit plutôt dans la manche. Sauf que là, il ne reste qu’une branche à faire et la course est finie. Il est tout à fait capable de finir seul en tête le bougre. Notre seule chance est que les conditions soient toujours bizarres vers B4. Avec Jean Marc et Charles, nous essayons d’augmenter la cadence. Nous grignotons notre retard, mais pas assez vite.
Heureusement, Denis ne prend aucun risque et ralentis. En effet, sur un championnat comme celui-ci, il faut jouer sur la régularité. Gagné des manches ne sert à rien. Il faut simplement être toujours là au but, pas trop mal placé. Les risques tactiques inconsidérés sont à bannir.
Du coup, nous revenons au contact. Denis est toujours dessus, mieux placés. Mais il assure vraiment trop. A un moment Charles part, le plus bas, vers la balise de contournement avant de rejoindre le goal sur la plage. Je le regarde, j’initie un dernier tour dans le thermique, mais un coup d’œil vers Denis et Jean-Jean m’en dissuade : ils vont partir, et si je finis mon tour, je vais être derrière. Virage à gauche, et ciao, je fonce. Denis et Jean-Jean dans mon dos. Charles et plus bas, il a de l’avance mais ne peut pas accélérer trop fort sous peine d’arrive rtrop bas à la balise de contournement. Denis et Jean Marc n’ont pas l’air pressés. J’en profite, je passe la balise avec Charles. Denis et Jean-Jean se sont réveillés : ils sont juste derrière. Et là, c’est plein gaz. Le goal est à 3 km, droit devant.
Charles part plein badin et me double, Denis et Jean-Jean arrivent à vitesse grand V. Je n’ai jamais réussi à les accrocher cette saison en vitesse de pointe : je suis un Mickey du barreau. Mais depuis ce championnat, je m’entraîne à une nouvelle technique de pilotage au C. Je prends mon courage à deux mains, détrimé à fond et j’appuie progressivement à fond. Maman... ! Les écarts restent ce qu’ils sont, on est tous taquet. Petite zone turbulente, Charles ferme et doit lever le pied. Je contrôle ma voile aux élévateurs C sans lâcher le barreau, j’arrive à garder ma voile ouverte, et je passe Charles. Yes ! Maintenant faut juste tenir encore 2 min. A la moindre défaillance, je me fais croquer tout cru. 1km, 500m, 100m... Yes ! La ligne est passée. 60 bornes à 30 km/h de moyenne : du jamais vu à la Réunion.
Charles est 2s derrière, Denis largué à 5 secondes et Jean-Jean à la rue avec 9 secondes de retard . C’est la première fois que je gagne une manche au sprint. Reste à voir si cette technique est valable dans des conditions plus fortes, mais je me sens bien plus confort sous ma voile comme cela. L’action aux C est délicate à doser, la voile tire des tronches pas possible, mais ça à l’air bougrement efficace.
Je conserve ma première place, mais les écarts avec les suivants sont ridicules : à peine 20 points sur le second, moins de 100 points sur le 10ème. Rien n’est joué, et encore moins à la Réunion.
- Déco Casartelli
- Déco new school by Casa
Manche 4 :(cf carte m4)
Le De nous prévoit de bonne conditions et une belle manche. Grande incursion vers le sud et retour à la ferme Corail.
Dès la mise en l’air, nous nous rendons compte que les bonnes conditions annoncées roupillent. C’est tout petit, mou, ça manque de tonus. Ok, va falloir assurer aujourd’hui.
Start, tourné, je suis bien placé. On repasse devant le déco en direction du Sud. Je me défend plutôt bien, restant aux avant postes au-dessus du groupe. Seul Denis arrive à bétonner encore plus que moi. C’est la lutte. Devant il y a du soleil. Sprungli, Cazaux foncent. Les autres suivent avec un temps de retard. Je préfère assurer encore un poil dans une bulle. Erreur. Devant ça pête bien. J’ai pris du retard, tout le monde monte, et je ne peux qu’arriver sous eux. Pas grave. J’y vais. Mais les conditions sont cycliques, les colonnes mal formées. Je n’arrive pas à trouver les bons cycles, deux fois je dois faire demi-tour pour trouver le bon thermique. Pendant ce temps, devant ils avancent. Scregneugneu... Une confluence est formée au niveau de l’antenne du Plate. Jean-Jean qui est aussi un peu en retard se fait satelliser. Yes, je fonce. Mais là encore, je ne trouve pas le bon placement. Demi-tour, plaf. Mais j’ai encore perdu du terrain. Devant les pilotes se regroupent. Là, ça va devenir vraiment dur pour moi. Du temps qu’ils étaient éparpillés, il restait une chance de recoller la tête, mais maintenant ils vont s’organiser et le rouleau compresseur va se mettre en route.
Je fais un petit calcul rapide. La météo est très moyenne pour les prochains jours, je n’ai que très peu d’avance sur mes poursuivants au général. Et ce championnat, je ne veux pas d’une place d’honneur. La victoire où rien. Donc je décide d’attaquer. Quitte ou double. Arrivé au plaf, je ne peux que constater les dégats : 5 km de retard. Gaz. Un petit groupe s’est reformé autours de moi. J’essaye de les forcer à partir en même temps que moi mais dessous. Ca fonctionne plutôt bien. Les thermiques sont vraiment délicats à exploiter, et la présence d’autres pilotes et vraiment appréciable. Tous seul, c’est la galère assurée. Nous avançons plutôt bien, mais nous avons beaucoup de mal à assurer nos plafs. Devant, tout baigne. Et le goal se rapproche. Nous arrivons vers l’antenne du Plate, le point délicat de ce retour. Le premier groupe est en train de faire un point bas. Très bas. Très très bas ! Yes ! Ils sont à la plage à 100m sol. Voire moins. C’est l’occasion que j’attendais. Il suffit d’assurer ce passage, et de leur passer au dessus. J’enroule en les surveillant. Allez encore 2-300m et j’ai ma chance. Mais un gros cycle part devant. Ils montent doucement mais sûrement. S’ils font le plaf maintenant, c’est fini, il n’y a plus de difficulté. Pas le choix, il faut y aller. Le vent est assez fort sur l’arête du Plate, je décide de forcer le passage. Tout se passe bien, ça porte, j’y crois. Si tout continue comme ça, je devrait arrive rjuste sous eux, et du coup limiter les dégâts à un niveau acceptable. Je force, je force. Mais tout à coup, beuuuuuuh. La grosse dégueulante. Je me fais vomir direction la plage. Allez quoi ! Pas cool. Mais la descente est inexorable. Je me retrouve dans la même position que les leaders quelques minutes avant. Mais tout seul. Deux trois bulles me font espérer. Mais finalement l’appel de al plage sera le plus fort. Posé. Championnat fini pour moi. Dommage. Un petit coup d’œil circulaire m’ôte vite tout regrets. Il y a pire comme endroit pour faire un tas !
Charles gagne (encore) la manche, suivi de Marco. Denis Cortella passe en tête, suivi de très près par Jean Marc Caron. Bérod n’est pas très loin derrière. La bataille s’annonce palpitante, avec un petit air de revanche du championnat 2000, ou Jean-Jean avait fini 1er et Kortel 2nd.
- David Chaumet à fond
Le lendemain, les conditions sont très faibles, les premiers sont bas, pas loin d’être posés. Denis est royal, au dessus de tout le monde. Jean-Jean et moi survivons. Au vu des conditions plus loin sur le parcours, je suis en train réfléchir à revenir en arrière, où les conditions semblent meilleures. Partir maintenant paraît suicidaire. Bien, bien ! Unemanche tactique qui peut chambouler pas mal de chose. Peut-être mon seul espoir. Mais le DE prend la décision de faire revenir tous les pilotes au déco pour tenter un nouveau créneau météo.
Cette décision est bizarre.
Il était bien prévu au règlement la possibilité de faire une nouvelle manche en cas de conditions trop faibles ayant posées tout le monde avant la distance de validation. Mais là, plus de la moitié de la compétition est encore en l’air...
Nous revenons au déco en volant.
Attente de 2 heures le temps que tout le monde revienne. Et là, c’est mort : vent fort, travers arrière. La journée est annulée.
Idem le lendemain.
Denis est sacré Champion de France pour la troisième fois de sa carrière et la deuxième fois consécutive. Chapeau !
Jean Marc Caron second, Patrick Bérod troisième. Un beau podium.