PWC Sopot - Bulgarie - 23 au 30 avril 2005

1800 km de camion au travers de toute l’Europe... pff, j’en suis déjà fatigué d’avance.

Voici deux vues satellites de ce qui nous attends. Images réalisées avec World Wind, logiciel gratuit développé par la NASA, un must.

Vue aérienne
Aperçu de la face principale sur laquelle nous allons naviguer

La route est en effet interminable. Heureusement, nous sommes sept à nous relayer au volant, ce qui limite la fatigue.

La procession des deux bus arrive sans problème jusqu’à la frontière Bulgare. Mais là, les choses se compliquent. En effet, les deux camions sont des véhicules de location, nous avons donc seulement des photocopies des papiers... et le douaniers Bulgare est tatillons.
Pour arranger l’histoire, un des bus a le certificat d’assurance original, alors que l’autre n’a qu’une copie. Ce prétexte va suffire à retenir un des bus pour contrôle. Mous passons sans problème, alors que les autres restent plantés là. 20 min plus tard un texto arrive : Problème, le passeport de Julien est périmé, il est refoulé à la frontière par la police !
Bien... ! Bon jeune ! Il faudra plusieurs heures de patience, l’intervention de l’organisation de la PWC, du maire de Sopot, de l’ambassadeur pour lui obtenir un passeport provisoire.

Arrivé en Bulgarie, le paysage change beaucoup : usines désaffectées, bâtiments délabrés. La traversée de Sofia est déprimante : ça correspond trop au cliché d’un pays en ruine, tout gris.

Bâtiment délabré

Heureusement, la campagne est plus riante et les gens ont l’air plus avenants.

Nous arrivons enfin à Sopot. Quelques palabres plus tard, nous trouvons notre gîte, dans une sorte de boucherie. Les chambres sont chauffées (ce qui n’est pas la cas partout !) la douche mets ¼ heures avant d’être tiède, la bouffe est excellente, et le petit déjeuner est compris, pour la tarif de 10 lev (5 €) par jour et par personne. Royal.
Nous apprendrons plus tard que pour la venue des étrangers, les prix ont considérablement augmentés dans la région...

Après une bonne nuit de sommeil, et petit vol d’entraînement, histoire de reconnaître le terrain. Nous montons au déco via un petit télésiège antédiluvien. Les conditions sont excellentes, un peu fortes (nous sommes sur une face sud, avec 30 km/h de nord). Toute la crête est principalement faite de grands dômes herbeux, idéal pour les waggas, une fois qu’on est redescendu dans la brise thermique.

Nous posons dans la pampa avec Denis. Un couple nous amène chez eux pour prendre un thé.
La communication est difficile, on ne pige pas un mot, et le langage des signes peu efficaces. Normal : ici ils disent oui en secouant la tête de gauche à droite, et non, en la hochant de bas en haut... ça va être pratique ! J’ai beau m’entraîner, nos réflexes sont trop bien ancrés pour y parvenir.
Le building est délabré comme partout, mais l’appartement en duplex plutôt grand et très douillet. Leur fille nous traduit en anglais. Nous apprenons que le salaire moyen est de 200 lev (100 €) mais que ça leur a suffit pour se payer un appartement et une Audi. La plupart des usines que nous voyons sont en fait des fabriques d’armes. Nous en profitons pour nous faire faire un petit lexique des mots usuels. Y en a un qui va être facile : Merci, se dit merci en Bulgare. Pour le reste...

Le lendemain, la météo annonce du sud-ouest, et des conditions plus turbulentes. Ca va envoyer !

Dimanche, première manche.
Vent du nord, masse d’air calme. La météo a l’air au top par ici 
Une manche rapide de 68 km est programmée. Un aller-retour le long de la face, avec deux balises un peu écartées du relief. Je fais un super start, dans un groupe 500 m au dessus de tout le monde, mais une option mal négociée lors du cheminement vers la première balise nous en fait perdre tout le bénéfice. La course s’organise sur un rythme rapide, je suis déjà à la rue, ça m’énerve. Mais les conditions s’affaiblissent, et le passage de la seconde balise va s’avérer critique. La plupart des concurrents se jettent bas en plaine, pour un beau moment de survie. Tout ceux qui essaient de raccrocher le relief bas se posent. Sauf Matthias Roten, qui va atomiser tout le monde. Mais pour le moment, c’est le cadet de nos soucis : pas poser !
Tous doucement, nous nous accrochons dans des bulles et remontons en plaine, avec le relief à portée de stab. Mais il ne fait pas bon s’y jeter. Je regarde les autres tomber, et patiente dans un groupe. Enfin, nous sommes assez haut, direction la montagne. Denis Cortella nous passe par-dessus. Il a préféré passer par le haut. Son option n’était peut-être pas la plus rapide, mais sûrement la moins stressante. Une fois qu’on a raccroché, les conditions s’avèrent de nouveau excellentes. B3 en plaine (=B1) sans problème. Nous sommes un petit groupe à courir après 3 ou 4 échappés. Nous reprenons le relief en groupe, et là tout le monde semble partit pour assurer son plaf. Je bouillonne, je suis sûr que la crête donne, il y a des cums partout. Je fausse compagnie au groupe et décide de tenter le coup en cheminement. Et ça marche. Même si des furieux comme Martin Olrik parviennent à minimiser l’avance que j’ai pris en accélérant à fond, je resterai devant mon groupe au finish, pour une 6ème position. Content, bon début de saison. La satisfaction baisse d’un cran quand les résultats tombe : l’option radicale et super risquée de Matthias a payé : il met 100 points au deuxième et il a tué la manche. Je ne marque que 780 points. Dommage pour le classement PWC, une bonne opération quand même pour la compèt. A confirmer.

Lundi, manche annulée. C’est tout bâché. Un trou de bleu nous permettra tout de même de faire un petit vol loisir.

Déco Semi

Mardi. Le DE a décidé de lancer une manche ambitieuse au vu des conditions qui semblent super stables. A l’ouverture de la fenêtre, personne ne décolle. Un premier groupe se lance, mais ils font un tas. Sur la pointe des pieds, d’autres pilotes se lancent. Ca à l’air de tenir, la compète se met en l’air. Tout le monde marsouine. Je décide de m’enfoncer dans les combes, plutôt que de rester sur les arêtes comme tout le monde. Je passe à la couche et observe tout le monde batailler en basse couche. Greg me rejoint avec un autre pilote. 500 au dessus de tout le monde, c’est confort !
La première balise est assez loin en plaine, les pilotes s’y jettent par paquets, et posent scotchés dans la brise. J’y vais aussi avec un groupe qui a fini par réussir à monter, mais nous subissons le même sort. La brise est renforcée par l’aspiration d’un gros noir en fond de vallée. Drôle de pays. Ca monte nulle part, et pourtant, on doit se coltiner des cunimbs !?
La manche est annulée.

Mercredi. Trop de vent.

Jeudi. Le vent du nord est encore très présent. Nous montons tout de même au déco. L’ambiance y est... spéciale. Les cums ont apparement un rendez-vous urgent quelque part vers le sud. Ce qui signifie que nous sommes complétement sous le vent. Brrr.
Après pas mal d’hésitations, une manche es ttout de même lancée. Un aller-retour le long de la crête, puis un but plein est, pour une manche de 75 km.

Briefing

Les conditions sont bonnes mais turbulentes. Tout le monde appuie sur le barreau pour négocier au plus vite l’aller-retour. Je ne suis pas trop bien dans mes baskets, et du coup, pas très à l’aise pour suivre le rythme. Je navigue bras haut, à la limite plaine-montagne. Du coup, je vais moins vite, mais je reste haut. Ce qui fait qu’à la fin de l’aller-retour, je suis plutôt bien placé, dans les 10.
Pour rejoindre le but, plusieurs options sont possibles : tout droit en plaine (40 km), mais ça manque de cums pour le moment. Où alors passer par la montagne, mais le détour est assez important.
Les premiers prennent cette option. Denis Cortella en est.
Ils ont une belle avance, on va encore prendre une valise.
Mais l’option s’avère hasardeuse. En effet, le vent du nord rentre, et nous finissons tous (les premiers comme les suiveurs) par dégouliner le long du relief jusqu’en plaine. Là, c’est sauve qui peut. Une vingtaine de pilotes se retrouvent en 30 et 100m sol, dans le vent, éparpillés sur 5-6 km. Très étonnament, quasiment tout le monde s’en sort !

Mais les suivants, voyant cela, passent tout droit en plaine. Il vont nous doser grave.
Heureusement, la plupart assurent un peu trop, ce qui nous permet de remonter, et de boucler dans les 20-30 de la manches. Résultat moyen, mais grâce à la manche d’hier, Denis et moi restons dans les 10 de la compèt.
Greg Blondeau qui a su prendre la bonne dose de risques boucle cette deuxième manche dasn les 5, et passe à la deuxième place au général. Joli coup.

Vendredi et samedi : tempête. La compèt est finie, avec seulment 2 manches validées. Bravo à Greg pour sa deuxième place. Ca faisait un moment qu’on avait plus vu un Frouze sur un podium !

Denis, 8ème, moi 9ème, et Charles 12ème. Le résultat pour les Français commence à s’améliorer.

A suivre...