Entraînement du pôle - Mieussy - 19 mai 2005
Mercredi 18 mai. Je rentre tout juste de Corée, et je subis encore un peu les effets du décalage horaire. Un mail me prévient qu’il y a un entraînement du Pôle le lendemain. J’hésite, est-ce bien raisonnable ? Allez, zou, j’en suis.
Comme pas mal de monde en fait. Drouin Drouin, Jean-Mi Ara, Erwan, Vincent, Julien, Fred Varrey, JC, Ludo, Eric, Dom Pellet, Mathu, Jean-Jean et j’en oublie.
Yves et Fred nous concoctent un petit parcours technique :
D’autant plus technique qu’aujourd’hui les plafs sont bas. Vers 1700m.
Nous nous élançons tous. Une petite attente au Marcelly pour le start, et c’est parti. Dom et Drouin Drouin attaquent par le Chery. Mauvaise option, ils y poseront. Tout le reste de la meute préfère repasser devant le déco, pui Rovagne. En effet, les plafs bas ne nous inspirent pas confiance, et le Chery est un coin déjà bien naze quand on y arrive par-dessus, alors quand on y arrive bas ...
- Erwan Impérial
Retour en groupe vers Rovagne. Les plafs sont toujours aussi bas, moins de 1800m, impossible de basculer sur le Roc d’Enfer. Erwan et Jean-Mi avancent vers le nord. C’est eux les locaux, donc tout le monde suit gentiment. Mais ça semble mal barré : on attaque en début de vols des faces nord-ouest, avec la brise dans le nez.
Nous naviguons bas. Il faut s’accrocher, monter le plus possible et coller le caillou à chaque raccrochage. Si ces deux conditions ne sont pas réunies, c’est la sanction immédiate : posé.
A ce petit jeu, Jean-Jean est le meilleur. Et seuls Julien, Ludo Erwan et moi nous en sortirons également. Et encore, Erwan a eu chaud aux fesses, n’ayant pas assez collé le relief à un moment. Mettre le stab dans le caillou est une clé de ce genre de vol. Il faut être précis et concentré, la fermeture est interdite.
Vers le Mont Billiat, tout le monde se jette en face nord. Je préfère reste en sud au fond de la gorge. Même si c’est sous la brise, au moins c’est au soleil. Et ça monte. Je fait le plein et je bascule au dessus du barrage du Jotty, direction Ouzon.
Je vois les autres ratasser en nord. Bye Bye !
Pas pour longtemps. Le raccrochage au dessus des Gorges du Pont du Diable et délicat. Jean-Marc Caron qui s’en est le mieux sortis me rejoint assez vite. Viennent ensuite Ludo, Julien et Erwan.
Tout doucement, nous remontons de concert vers 1400m. Tout le groupe bascule sur les faces ouest de Ouzon. Ca monte tranquillement. Jean-Jean et moi sommes 200m au dessus des autres. Nous raccrochons les falaises, passons la balise, et nous partons vers le sud. Il nous faut remonter toute la vallée de jusqu’à Morzine. Col du Corbier, Pointe de Cercle, tout par en bas. Derrière, Julien et Erwan attrapent un bon cycle après le Corbier. Du coup, ils nous passent 1000 m au-dessus. Là, mon Jean-Jean, va falloir qu’on se sorte les doigts du c.. pour les rattraper !
Pointe de Nantaux, ça sort enfin. Soaring puis +4, enfin ! Mais Erwan et Ju sont déjà montés sur Ressachaux. Bon, ben feu alors.
On arrive à Ressachaux, Erwan part des Haut Fort direction le Criou. Julien a foiré son raccrochage et n’est que 500m au dessus. Pour une fois, Ressachaux est facile à négocier. Un bon plein, et le petit train vers le Criou s’installe : Erwan, loin devant, Julien 3-4 km devant (toi, on va te bouffer tout cru !), Jean-Marc, Stéf Drouin (qui a redécollé de Morzine) et moi derrière. Au premier barreau (50 km/h), la transition est vite négociée. Sur la pointe du Tuet, un petit plein nous garantis une arrivé confort au Criou. Nous en profitons également pour rejoindre Julien. Bon, reste Erwan à manger.
Criou, sans histoire (et sans thermique), nous bifurquons direct sur la Bourgeoise. La le plein est délicat,et nous perdons Drouin-Drouin. Erwan est déjà parti en direction du Marcelly.
Julien et Jean-Jean le suivent.
Ca ne m’inspire pas. La flèche du GPS me pousse à passer tout droit. En direction du Mont Chéry. Dieu sait que je n’aime pas ce coin, mais là, ça à l’air fumant. Je choisis donc cette voie. Julien et Jean-Marc se rallient à mon option. Jean Marc grommelle et m’engueule : « on va arriver à plat ventre ! » « M’en fout ! »
Erwan qui nous surveille de devant doute en nous voyant faire. Du coup, il fait 90° droite en direction du Chéry également. Hé, hé, t’es cuit ! On va se faire un civet de U3 les amis !
Et en effet, nous nous retrouvons tous les 4 au plaf. Je mène la danse vers Uble, puis vers Chavasse. Et là, je merde. Je fonce tout droit vers Haute Pointe. Sous le vent de la crête, 150 m dessous, sans aucune chance de passer. Et j’insiste. Les autres tirent à droite vers une brèche facile à passer. Quand enfin j’y vais, il est trop tard, je ne peux pas passer le col. Demi-tour. Là ça craint. Au fond de ma vallée, il n’y a pas de route, j’aime pas marcher, et je ne vois pas d’où je vais sortir un thermique ici !
Et pourtant il y en a un qui m’attend. Coup de bol. J’aurais presque mérité de poser pour ma bourde.
- Aerotact
Quand je sors le nez de mon trou, je vois Jean-Jean royal, et Julien et Erwan plus bas. Bon j’ai loupé un épisode là. Je passe Labray tranquille, Jean-Marc part déjà vers la dernière balise. Julien est en train de monter, Erwan rame encore. Les jeux sont faits .Quoique, j’ai peut-être une chance de bouffer Erwan. Mais je tarde à trouver le bon cycle, et Erwan est plus teigneux que moi. Il prend le risque de partir bas, et ça marche. Je préfère assurer ma rentrée au but. J’ai assez fait de boulettes sur cette fin du vol.
Du coup, le classement reste le même :
Jean-marc
Julien
Erwan
Et moi.
Nous serons les seuls à boucler.
Même si la manche était assez petite, le vol n’a pas été très rapide. Ce coin est toujours technique, et les plafs bas ne nous auront pas facilité la tâche. Mais l’intérêt n’en était que plus grand.