Montlambert, 2-3 avril 2005

Montlambert, première compétition de la saison.
Enfin, ça a volé.
Après les deux fausses alertes que furent le report et l’annulation de Gourdon, la météo a été avec nous ce week-end du 2,3 avril.
Ces quelques mots « Montlambert au printemps » sont plein de promesses pour qui connaît le site, et encore une fois, la réputation c’est confirmée.
Le samedi, effervescence à la salle des fêtes de Saint Jean de la Porte. 100 pilotes se pressent aux inscriptions. Pas mal de nouvelles têtes (bienvenue !) et tous les anciens A, venus défendre chèrement leur place.
Ca discute chiffons de tous les côtés,. Hé, 5 mois d’inactivité hivernales à raconter, c’est pas rien !
Les rumeurs sur la journée à venir vont bon train, on parle déjà d’une manche de 100 bornes, direct, zou, comme ça, pour attaquer la saison. En A, on est pas là pour mégoter.
Mais arrivé au déco, l’enthousiasme retombe d’un cran. Voire deux. Le vent et travers cul, marqué, on parle de sud fort partout aux alentours, de foehn dans les vallées. Ca psychote grave, ça s’intoxique à tire larigot. Heureusement, le premier ouvreur se met en l’air. Histoire de casser le moral aux derniers optimistes qui voudraient ne pas croire les rumeurs : les conditions ont l’air vraiment malsaines devant le déco.
Pour bien en être sûr, on en relance un ou deux : pas de doute, c’est pourri et ça monte pas un caramel !
Ouf, on ne va pas voler tout de suite encore, on peut retourner discuter.





Houuumais c’est qu’il va falloir se sortir les doigts de quelque part pour la boucler celle là, y se rend pas compte, lui.
Enfin, un enième ouvreur nous redonne espoir. Ca monte enfin, c’est presque face par moment, et il a fait que 3 fermetures en sortie de déco. Yes, le moral monte en flèche et un nouveau briefing est lancé. La course au but initialement prévue devient un temps mini, histoire de ne pas mettre 100 pilotes en l’air ensemble dans des conditions encore un peu difficiles. Un détail quand même, les rares cums qui apparaissent à l’horizon ont l’air d’être vraiment haut, genre 3000m de plaf. Si ça se trouve, ça va être fumant, en fait ?
- Attente au start
Une fois la manche ouverte, cette idée à l’air d’avoir fait son chemin dans l’esprit des compétiteurs : personne ne bronche, pas un déco, nada. « Ben alors ? C’est quand même pas parce que c’est repassé cul ? ». Un groupe se lance enfin et niaise un peu. Courageux, mais pas téméraire, je reste prudemment au sol. On va quand même pas débuter la saison par une galère. Un cycle part, et une dizaine de pilotes avec. Il va falloir y aller avant que ce ne soit la cohue. Je décolle, attrape directement un bon cycle avec Jean Marc Caron, Julien Irilli et quelques autres pilotes, qui nous amène au Charvet. Là haut, c’est confort, bien organisé, et pas trop peuplé.
En dessous en revanche, la situation à l’air plus tendue. Une U3 bleue en profite pour détendre l’atmosphère en faisant le spectacle : demi aile gauche, départ en rotation rapide, passage à 10 m sol, réouverture, applaudissement messieurs dames !. Pfiou, il est chaud lui ! Renseignement pris, il aurait confondu cale-pied et accélérateur en s’installant dans sa sellette. Pas glop...
Mais pas le temps de s’apitoyer sur le sort de la meute qui lutte en bas pour s’extraire, nous partons en direction du Pelat, ou se trouve le start. Petit à petit des voiles arrivent. Un premier groupe se forme et part, sans jouer le temps mini. Jean-Jean, Yves Goueslain, Steph Drouin sont de la partie. Un bon groupe. J’hésite à me joindre à eux, mais décide de les laisser partir. On ne part pas devant pendant un temps mini. Mais mes incertitudes sur la faisabilité de la manche auront raison de moi, et je suivrai le second groupe qui part, mené par Julien Irilli.
Les premiers sont passés par l’Arclusaz, mais ça n’a pas l’air terrible. Nous allons donc tout droit vers Jarsy. Thermique au bout du Colombier, 2800, et nous rattrapons les premiers sur la Dent de Pleuven. Mais Bérod, partit plus tard arrive tout droit par en bas. Il va nous bouffer, c’est sûr. Si ça boucle, il est devant. Grrr.
Les cumulus se sont maintenant bien étalés et de grandes zones d’ombres se forment. Les 3 premiers groupes se rejoignent dans une zone faiblement thermiques vers le Roc des Bœufs pour un gros plein avant de partir vers le Veyrier.
- Tony en transition
Jean Jean part le premier le plus haut (3000), Bérod suit vers 2700, ainsi qu’une U3 jaune, encore plus basse. Le reste du groupe préfère assurer le plein, et voir comment ça se passe devant. Nous partons enfin groupés vers 2900m, tout droit vers le Veyrier. Julien, Drouin Drouin et moi menons le groupe. Jean Marc arrive haut sur le Veyrier, pendant que Bérod et l’U3 visite les basses couches. Heureusement le cycle n’est pas là, est Jean Marc décide de se jeter bas sur Planfait. Nous arrivons enfin sur le Veyrier. Julien et moi cheminons sur la crête et faisons directement la balise, alors que tout le groupe derrière descend d’un cran et perd du temps pour s’extraire du Veyrier. Ce coup de bol nous permet de revenir à l’extrémité sud de la crête d’une traite, de prendre le thermique qui remonte Patrick, et de lâcher notre groupe.
Un bon plein au Veyrier, et direction les Dents de Lanfont, où nous passons au dessus de Jean Marc qui peine à remonter. Les Lanfonnets, 2900, et direction Montmin en petite formation avec Patrick et Julien. Nous tournons la balise et bifurquons vers le Roc des Bœufs.
Ca parait mal engagé, les cums se sont étalés et il n’y a plus une tache de soleil.
Comme prévu, le Roc ne donne pas, et nous glissons dans de l’huile. Patrick s’arrête dans un 0,5 au niveau de la deuxième ligne éléctrique, Julien s’avance jusqu’à l’extrémité nord pour chercher quelque chose. Pour ma part, je décide d’avancer sur le Chabert, encore au soleil. Julien finit par me suivre. Nous remontons doucement quand Patrick nous rejoint. Le thermique est faible, mais constant. Patrick le quitte vers 1600m direction la face nord du Colombier. Nous préférons assurer avec Julien et nous continuons de travailler ce thermqiue jusque 1800m. Jean Marc et Nico Rieusset arrivent sous nous.
Arrivé au Colombier, Patrick ne trouve rien, et se jette en face ouest. Nous partons enfin en transition avec Jean Marc qui nous monte dans les pieds. Au Colombier, nous hésitons avant de nous jetter également en face ouest, où nous nous rendons compte que Patrick s’est déjà extrait. C’est fini, aucune chance de la rattraper. Jean Marc et Nico nous rejoignent et nous montons ensemble jusqu’environs 2100m pour assurer la rentrée au goal. Altitude qui s’avère bien trop importante, car derrière nous ne feront que monter, tout en accélérant. Jean-Jean nous grille à l’accélérateur, mais pas suffisamment pour rattraper son départ prématuré. Nous arrivons avec plus de 1300m au dessus du goal. Au moins, ça permet de pousser à fond en toute sécurité !
6 autres pilotes parviennent à boucler le parcours plus tard, dont Erwan, parti dans les derniers, ce qui lui permet de prendre la 3ème place de cette manche.
Patrick gagne haut la main, suivi de Nico partit ave lui. Je suis pour ma part 4ème, devant Jean-Jean et Julien.
10 pilotes au goal, pour une manche pas gagnée d’avance, moins de 3 heures pour 80 km, un vol superbe avec de haut plafond. La saison commence bien !
Bilan 88km, :






Tout le début, en cheminement dans les faces Est promet une partie de franche rigolade : tout droit en cheminement, de la pure technique de pilotage, pas à réfléchir, hé hé, ensuite, ça se complique (un peu, pas trop non plus).
La manche est lancée rapidement, Patrick grogne au briefing en signalant que l’attente d’une heure va être longue au start. C’est sans doute pour cela qu’il décide de faire le spectacle en testant une nouvelle discipline avec Jacques Duparc : le parachute ascensionnel tracté par un parapente. Le rendement n’a pas l’air terrible, je ne suis pas convaincu...
- Collision
Blague à part, la collision est très impressionnante et se fini miraculeusement bien sous un seul secours, la parachute de Jacques s’étant pris dans sa voile. Pas de bobo pour Jacques, et pas grand-chose pour Patrick. Seul David Casartelli part se poser à côté d’eux, et les aide à se sortir d’une situation scabreuse.
- Départ de la course
Au start, je ne suis pas très bien placé, au milieu de la grappe, un peu en retard. Gaz ! Au raccrochage de l’Arclusaz, je suis 3ème, juste derrière Vincent Sprungli et Phiphi Barnier. 1 min après je suis devant. Une Boom III ML, chargée à bloc, ça aide ! (J’ai quand même 12 kg de fonte sous le cul, vivement que je reçoive ma nouvelle voile à ma taille...)
Je m’amuse à mener la course dans ce cheminement le long du relief. Je laisse repasser Phiphi et Drouin Drouin devant, prend un peu d’altitude, puis les redouble, pour passer la balise du Tamié en tête. Demi tour, et rebelote en sens inverse. Je lève un peu le pied face à la brise, afin de ne pas attaquer seul la partie vers la Margeriaz, plus technique. Jean-Jean, Phiphi Barnier et Julien Irrili sont les plus rapide à me rejoidre. Un bon thermique avec Jean Marc, et nous tournons le Château de Miolans, puis raccrochons l’Arclusaz pour refaire un bon plein. Phiphi et Julien ne trouvent pas le bon thermique qui nous propulse à 2800m avec Jean Marc. Phiphi attaque bas suivi de Julien, en direction du Colombier. Nous suivons avec Jean Marc 600m au dessus en position plsu que confortable.
Arrivés au Colombier, la situation se gâte un peu. Les thermiques sont hachés désorganisés. Nous sommes rejoins par quelques pilotes venus se joindre à notre galère, et le second groupe qui a trouvé un bon thermique la crête d’avant nous passe dessus. Grrr.
Enfin, ça monte, feu vers le Margeriaz. Nous avec près de 4 km de retard sur un groupe mené par Marco, Denis Cortella et Yvan Boullen. Rien ne va plus. Phiphi attaque, et se trouve encore plus bas. Le retour vers l’Arclusaz pour rejoindre le Grand Arc se fait face au sud est. Je pars accéléré, plante là mon groupe, tout énervé, bien décidé à combler mon retard. C’est chose faite à l’Arclusaz, ou seul Marco et Nico Rieusset sont devant, dans la longue transition vers le Grand Arc. Je pars vers 2500m suivi par Phiphi qui a réalisé une remontée impressionante, et un peu plus loin Kortel et Philippe Lago. Toute la transition au premier barreau me permet de grignoter Nico et d’arriver second au Grand Arc. Le raccrochage a l’entrée de la Maurienne est toujours délicat, ce qui nous permet à Philippe, Denis et Gibus de nous remettre au niveau de Marco pour aller tourner la dernière balise. Les suiveurs montent à leur tour, mais nous avons quelques minutes d’avances qui devraient nous suffire pour rester en tête.
Mais la balise de la Flégère tournée, nous commettons une faute irréparable. Nous repartons directement sans faire de réelle option vers le goal. Une trop longue transition, face à la brise, qui à peu de chance de réussir. Derrière, ils ne font pas la même erreur et menés par Phiphi, ils se jettent sur les face est des Bauges dans notre dos. Quand nous réalisons notre erreur, il est trop tard. Nous bifurquons à notre tour, mais arrivons plus bas qu’eux. Etant plus à l’est que tout le monde au départ de la traversée, j’arrive la plus bas, 400m sous tout le monde. Mais les faces est donnent encore étonnamment, et au départ du sprint final, je suis moins largué que prévu. Mais Phiphi et Jean Marc sont trop loin devant et intouchables. 5 km à fond ne suffiront pas à changer les places significativement.
Phiphi Barnier gagne en open, car il n’a malheureusement plus le droit d’avoir de licence compétition suivi de Jean Marc Caron. Les 1000 points engrangés par Jean Marc lui garantissent la première place au général. Derrière c’est l’incertitude. Nico est juste derrière moi sur cette seconde manche, et ça va être serré pour l’ordre sur le podium.
La manche est au final bouclée par une quarantaine de pilotes. Plusieurs vont faire les frais d’un excès d’optimisme dans la dernière transition et se poseront à quelques centaines voire dizaines de mètres du goal.
Nous apprendrons qu’un pilote a été victime d’une fermeture le long du relief en direction de Tamié. Il s’en sort bien avec quelques apophyses cassées et une grosse frayeur.
Mais la polémique sur les conditions de vols, l’engagement en compétition est forcément revenue sur le tapis.
Pourtant, sur ces deux jours, nous n’avons pas été confrontés à des conditions extrèmes, seulement de bonnes conditions de printemps.


