PWC Catello - Brésil - 18-25 mars 2006

La première de la saison ! Et encore un nouveau pays pour moi : le Brésil.
Cette Coupe du monde a lieu à Castello, à une grosse centaine de km de la mer.
Première impression en arrivant : c’est beau !
Mais c’est vert. Très vert. Il pleuvrait pas un peu dans le pays ?
Premier contact avec les pilotes étant venus plus tôt :
« C’est l’enfer, il pleut tous les jours »
« Le créneau de vol c’est 10h-11h30, après orage. »
« Quand on arrive à faire 15 bornes, on est content »
Ben les gars, ce serait pas ambiance déprime là ? Dormons, demain sera un autre jour.
Et en fait non, le lendemain jours d’entraînement, c’est bâché le matin, petit vol en mode survie au début, tout bon pendant 30min, puis orage.
- Découverte
- Première découverte du site lors de la manche d’entraînement
Le lendemain, première manche. Annulée d’entrée, il pleut comme vache qui pisse. D’ailleurs elles ont une drôle de tête les vaches ici...
Et le lundi, miracle, grand beau !
Les mauvaises langues prévoient déjà que ça pas durer. D’ailleurs la prévi météo est d’accord avec eux.
Le déco est loin, très loin du PC, et la piste défoncée est détrempée par la pluie. Du coup, les bus prennent un détour. 3 heures plus tard, les pilotes sont enfin au déco. Petite manche de 47 km, car le ciel se voile. Le déco est au fond d’un grand cirque montagneux, le start au milieu de ce cirque, retour au déco, puis feu vers l’ouest dans la plaine.
Je décolle dans les premiers, et je me colle au plaf en attendant le start. Bon thermiques, qui déclenchent plutôt en avant du relief.
Je m’étonne qu’il n’y ait pas plus de pilotes hauts à l’heure du départ. Pas grave, c’est tout bon pour bibi, je tourne le start, retour au relief. Ca à l’air de monter toujours aussi bien, donc gaz en cheminement vers le déco. Ca monte tout le long. Bérod, Cortella, et un petit paquet de pilotes s’arrêtent pour prendre de l’altitude. Bah, ça sert à rien, on montera avant de s’engager sur le plat. Gaz, gaz, la balise est tournée, demi tour, gaz, gaz...
Tiens ?! C’est bizarre, il y a déjà la moitié de la compèt par terre.
Tiens ? Pourquoi ça monte plus le long du relief au retour ?
Bah, pas grave, ça va remonter au bout du relief comme au start.
Ah tiens ? non !??
En bas, en plaine, les grappes ont l’air d’être organisées, ça tourne rond. Je ne suis pas inquiet, il a du y avoir un coup de mou, et c’est en train de repartir.
Ah, tiens ?! Ca monte pas.
Ah, tiens ? Posé !
13 km... Bien ! Bon début !
- Bar
- Ce qui est bien quand on fait tas, c’est qu’on a tout le temps pour profiter du bar...
60 % des pilotes sont là avec moi, la plupart n’ont même pas raccroché au retour du start. Dans le ciel c’est la survie. Une quarantaine de pilotes prudents s’accrochent aux pinceaux, 16 iront au goal, Greg Blondeau est premier. Belle perf.
Mardi
Grand beau le matin, ciel qui se charge en cums tout au long de la matinée.
Course de 57.7km, en direction de l’ouest, vers la mer.
Au moment du décollage, les cums en arrière du déco ressemblent plus à des congestus qu’autres chose.
Au moment du start, ce sont carrément des cunimbs. Heureusement, ils ne sont pas très loin, peu actifs et ils ne déclenchent aucune brise. De plus le start et le reste de la course nous en éloigne.
Le start est délicat, car nous sommes dans l’ombre. Certains s’en sortent mieux que d’autres, pas moi. Je regarde les premiers s’éloigner, mais je prends mon mal en patience. Il faut assurer son plaf. Déjà qu’on vole bas même en étant haut (plaf vers 1500 pour un sol vers 300m), alors si en plus on ne monte pas assez c’est presque du suicide.
La première partie de la course nous amène vers une zone de pain de sucre, généreuse, et fini sur de la plaine pure. J’ai toute cette portion plus la première transition en plaine pour rejoindre le premier groupe, après c’est mort. On a trop besoin du groupe sur le plat pour le quitter et courir après un autre.
- Ogi en transition
Heureusement pour moi, les thermiques ne sont pas faciles à trouver. Les premiers perdent donc à chaque fois un peu de temps avant d’enrouler le bon noyau, alors qu’en étant derrière la route est balisée, et je tombe directement dans les bonnes zones.
Petit à petit, je remonte. A l’orée de la plaine, nous sommes un bon petit groupe à courir après les échappés. On va les avoir, notre dynamique est meilleure que la leur.
Comme prévu, le premier thermique en plaine est le lieu de la rencontre. Ils ont eu du mal à le trouver, doivent zigzaguer pour trouver la bonne ascendance. Nous partons du cums précédent en les surveillant, et surtout en allant directement vers la bonne zone.
3-4 pilotes dont Housi et Aebi (l’ancienne et la nouvelle génération de Suisse) continuent d’attaquer. Mauvais choix, ils poseront à 7km du goal.
Notre groupe s’organise intelligemment. Pas de prise de risque, on profite du groupe, tout en essayant de bien se placer pour le glide final.
Le dernier thermique, tous le monde est prudent. Nous montons, nous montons, finesse 5.8 à 6 km du goal.
Franky Brown le local déclenche le glide. Erwan et moi suivons, les autres sont 50 m dessus.
Mais il est ou ce goal. Impossible de voir la ligne. Elle est en fait cachée derrière une collinasse comme il y en a tant ici. Dans la dernière centaine de mètres, c’est l’hécatombe. La brise de mer rentre. A finesse 4.6 du goal, la moitié des pilotes du groupe poseront entre 500 et 20m du goal. La dernière collinne nous aura été fatale. Franky passe vraiment très très limite, Charles, Erwan également. Greg aussi, il reste en tête.
Kortel, drouin Drouin, moi, Ogi, Rössel et tant d’autre finiront à pied. 15 min plus tard, 50 pilotes nous passent au dessus de la tête.
La prochaine fois, je prends un bazooka.
Et une deuxième discard, une deuxième !
Rrrr !!!
Mercredi
De nouveau grand beau, mais en plus, là, ça à l’air de vouloir durer.
Une manche plus grande est lancée. 65 km.
De nouveau une première partie plutôt avec des reliefs et la fin en plaine.
Le start est de nouveau problématique. 10 min avant le départ, les conditions s’effondrent, et c’est la survie pour tout le monde. Pour une fois je m’en sort bien, et j’arrive à survoler l’ensemble de la compèt. Tout le monde avance sur Castello, et la résistance s’organise. Il y a un tas de groupes qui enroulent au ras du sol, je suis 3-400 au dessus avec 4-5 autres pilotes. Nous attendons patiemment que ça reparte. Les groupes montent doucement, nous descendons doucement. Il faut juste se joindre au bon groupe. Facile à dire mais pas si simple à faire. Plus le temps passe, et plus le nombre de groupe facile à atteindre par-dessus diminue. Ca demande énormément de concentration. Bérod Et Nikolaï en ont marre et foncent vers la crête. Ils montent, et partent devant. Enfin, les thermiques se réveillent. De nouveau la compétition s’organise en groupe. Ici pas de salut hors du groupe. Bérod, Nikolaï et Matthias partis devant en attaquant en feront les frais. Du temps qu’il y quelques relief, l’attaque peu marcher, mais dès que le vol devient de la plaine pure, les thermiques étant si peu organisés, sur des cycles si courts, qu’il n’y a aucune chance seul.
En effet, le vol thermique est vraiment différent de tout ce que j’ai peu rencontrer auparavant. Le thermiques est en fait une zone ascendante, plutôt faible, avec des petits noyaux ça et là. On fait rarement plus de 200m dans un noyau, après il faut chercher ailleurs. Et parfois assez loin. On passe notre temps à papillonner de droite à gauche. C’est très dur, car ça demande une attention de tous les instants et un replacement systématique. Rien à voir avec les thermiques bien de chez nous où une fois callé dedans, on se repose et on pense à la suite du vol. Ici, la suite du vol c’est « 15s plus tard, mais où donc ça va monter ? »
- Joël Debons et la nouvelle Niviuk en transition
Enfin bref, arrivés à la zone de plaine, Bérod disparaît, le groupe se lance vers la balise du plus haut possible (bien barbulisés pour certains). On plane, nous planons, je plane, et rien, nada, que dalle. L’air est lisse. Balise, virage à gauche vers la suivante. Rien, nada,, etc...
Un petit bitard retient notre attention. Nous avons une légère brise de 10km dans le nez. On se dirige dessus. Mais nous n’allons pas y arriver. Une très légère arête arrondie pile sous le vent mène à ce relief miniature. Nous n’allons pas pouvoir passer au vent, trop bas. Je n’ai aucune idée de quel côté basculer. Les autres non plus, du coup tout le monde reste bien à cheval dessus. 30m, 20m, va falloir se décider. Et la décision va être critique, car cette épaule n’est qu’à 100-150m du sol, le vrai, tout plat, sur lequel on est posé.
Devant ça bippe. 10m, 5m, maman ! Je reste à cheval, 3m, droite, gauche ?
Tout droit !
Bip ? Bip !
Bip bip ? Bip bip !
5m, 8m, 15m, et +2, là pile sous le vent ! Yes ! Youyou !!
Chauds les marrons chauds !
Tous les pilotes qui l’ont attrapés laissent éclater leur joie. Les autres posent et pleurent.
Hé oui les gars, c’est la dure loi de la compèt !
Plaf, tour d’horizon, pain de sucre en vue sur le chemin, tout le monde se précipite dessus. Moi itou, mais je me précipite moins vite. Jean Jean juste devant, Arnaud Sécher et Toni Caniglia juste derrière.
Ca monte plein pot, sous le vent. On arrive les gars, attendez nous !
Jean Jean rentre dans la pompe, et bing, satellisé. J’arrive, j’arrive ! Et biinn.... Ben ? Ohé ? Bordel de Baschibouzouk de ..... Rrrrrrrrrrraaaaaaahhhh !
Fini, la pompe. Et on est sous le vent Ma crise de nerf n’y changera rien, on descend. La brise de mer a forci, du coup c’est presque malsain. J’en pleurerais presque. Tous ces salauds qui montent, et nous qui allons mourir ici.
Bon d’accord, je suis un poil défaitiste, mais quand même, il y a de quoi !
Bon, je sais, je faisais le malin tout à l’heure sur la dure loi de la compèt.
Ben là, je suis en plein dedans.
Et ça porte pas bonheur.
Ca pue.
Un petit col nous tend les bras. Passe, puis moi, puis Arnaud. Au vent, c’est à l’ombre. Et ça tient à peine en soaring. Les en..lés là haut, pardon mes petits camarades chanceux, sotn au cum. Et devant à droite, un autre magnifique jouflu leurs tend les bras. Et à peine plus loin encore devant le goal. C’est du tout cuit pour eux, je déprime.
J’arrête de les regarder et je me concentre sur mon triste sort. Bip par ci, bip par là, rien de transcendant. Arnaud et Toni vont tenter leur chance plus loin, je reste là, je boude.
De bip en moitié de bip, je rejoins le niveau de la crête. Toni est revenu aussi. Pas Arnaud. Avec un peu de chance, dans 10min, on sera 100m plus haut que la crête, et p’têt mêm qu’on pourra rechoper un petit déclenchement sous le vent qui nous remettrait en selle ?
Allez, ça me plairait bien de voir un goal aujourd’hui.
Un petit tour d’horizon, me rend perplexe : y sont où tous les zôtres ? Ceux que j’ai maudit tout à l’heure ? Pas de grappe collée sous le cum, pas de grappe se tirant la bourre sur le plané final.
???
Coup d’oeil en bas. Y sont tous là. Enfin tous, ceux qui ne sont pas posés ! Le fameux cum si appétissant n’ a rien donné. Aebi, Maurer, Brown et Heicholzer remonte sous mes pieds, les autres sont mal barrés ! Charles arrive de je ne sais où.
Ben tout compte fait, ça sent plutôt bon cette histoire. Nous nous regroupons et montons de concert. Vers finesse 6.5 du goal, le thermiques s’essoufle. Aebi et Helmut partent les premiers. Franky Brown et Toni suivent. Je reste avec Charles et Maurer histoire d’avoir un petit mieux en altitude.
Devant ils montent, en avançant, gaz !
Nous, nous ne montons pas. Ca forcément, hein !? Le jour où j’aurai du bol full time moi...
15km de face. La finesse descend à 5,6.
Allez respire, ça va le faire. Et puis ça dégueule. Aebi premier, Helmut 2, Maurer avec son avion de chasse nous pose et fait 3, Franky passe la ligne avec 5 cm de gaz, les autres sont posés. Moi et Charles à 1km. Pfff.
Mais bon, je vais pas me plaindre, 950 points, c’est tout bon, et ça aurait pu être vraiment pire.
Mais quand même, quand je disais que j’aurais bien aimé voir le goal, je voulais dire le survoler, pas juste l’entre-apercevoir...
- Récup locale
Jeudi :
De nouveau une course au but de 52 km.
Les conditions ont l’air stable, mais ça tient plutôt bien vers le déco. J’en profite et décolle tôt. L’ascendance est généreuse, mais quelque chose me dit que ça ne va pas durer. Je ne suis pas le seul à me dire ça. Tous ceux qui sont avec moi se jettent sur la petite crête 200m plus haute en arrière du déco. C’est un peu plus confort qu’en bas pour attendre. Et bien nous en a pris.
Au déco ça à l’air d’être l’enfer. Rien ne monte. Et il y a 100 personnes qui se battent là-dedans. La première manche mais en pire. Mais pour une fois, je suis bien placé. Il va donc falloir attendre. Et nous attendons, patiemment. En descendant. Doucement mais en descendant. 1400m, 1300m, 1250m, si ça continue, il va falloir repasser sur la petite crête. 1200, 1150, rrah, petite crête me voilà. J’y rejoins Denis qui s’obstine depuis une heure à rester dans la seule zone un peu meilleure que les autres. Les autres pilotes tentent leur chance ailleurs, et mal leur en prends : ça pose de partout.
Un petit groupe fuit en plaine, derrière, la grande crête reprend de l’activité. J’y retourne. Une vingtaine de pilotes survivent ici. 15 sont dans une situation autrement moins confortable 6-7 km en avant sur un petit relief vallonné. Après 1/3 supplémentaire de survie, ça remonte un peu. Vers 1200. Denis part rejoindre le groupe en avant : la zone est maintenant ensoleillée. Drouin drouin et une dizaine de pilotes le suivent. J’attends d’être à leur hauteur pour partir. Aujourd’hui, 30m peuvent faire la différence.
- L’altitude critique
- Là, on commence à se sentir bas.
L’autre dizaine de pilotes restent en attente.
En chemin vers les survivants, nous franchissons le cylindre du start, 1h plus tard que l’heure prévue !
On ne nous l’avait pas dit, mais en venant sur ces collinnasses, nous signions pour 1 heure de tour de manège supplémentaire. Faire des ronds dans l’air, passer de bulles, et surtout rester concentré. Le groupe est bon. Maurer, Aebi, Brauner, Rössel. Je compte les pilotes : 23. Avec un peu de chance, la manche va peut-être même être validée : allez les gars du nerf !
Et tout doucement, ça monte. Des barbules se forment, il semblerait que ça s’améliore.
Ca va le faire, j’vous l’dit, ca va le faire !
15 km, 25km, à 30 km, nous sommes 17. Il en faut 20 qui passent les 30 km de la distance de validation. Un coup d’oeil en arrière me rassure : c’est bon, elle va être validée, maintenant, c’est du sérieux.
Nous visons une série de pains de sucre sur l’axe de la première balise qui devraient permettre de trouver de bonnes pompes. Mais en attendant, ça vole sur la défensive. Personne ne prend d’initiative, tout le monde veut gérer le groupe, se placer haut et derrière. Et en effet, systématiquement celui qui part devant même s’il est le plus haut, fini sous les autres au thermique suivant. Denis se fait avoir avoir et manque de poser, j’en ferai également les frais un peu plus tard. Ce sera heureusement sans conséquence pour moi. Je suis seul, mais dans la zone de relief, et il est donc plutôt simple de s’en sortir. Même si l’aérologie est bizarre : 150 sous le sommet d’un pain de sucre, j’ai l’impression d’être sous le vent. Je ferai le tour complet collé au caillou sans perdre un mètre en ayant toujours cette sensation : bizarre, bizarre. Et tout d’un coup, bing, +4. Nico Rieusset et Paul Schmidt son mes compagnons de galère. Nous avançons de pain de sucre en pain de sucre, et plus ça va, plus les thermiques sont forts. Les premiers sont à l’orée de la plaine, et luttent vers 1000m. Une transition en retard nous sommes dans un +5 vers 14-1500m. Je préfère quitter le thermique et rejoindre le groupe plutôt que leur passer dessus et me retrouver seul dans le plat et l’ombre. Nico me suit, Paul reste. 5 min plus tard, il passe en effet 300 m au dessus de tout le monde et s’engage seul. Bonne chance...
J’attends patiemment que le groupe me rejoigne. Les conditions s’installent petit à petit, et enfin, un premier lot va faire la balise. Les autres regardent ce qui se passe. Et montent encore un peu. Tout va bien devant, nous y allons aussi. Balise tournée (25 km) après presque 3 heures de vol, presque un record en Coupe du Monde.
Le retour vers les pins de sucre nous réserve une surprise : ça ouvre grave ! Après 3 heures à lutter dans du presque rien, ça fait bizarre de se faire envoyer la tête. C’est violent, désorganisé, et le mot d’ordre parmi les pilotes est « chacun pour sa pomme et pas tomber dans l’aile du voisin ». Je ne quitte pas Drouin Drouin des yeux. Il arrive presque à faire toutes les lettres de l’alphabet avec sa voile, et je me demande comment il va faire pour le X !!
N’empêche qu’il attrape un bon pétard et me plante là. Rrrr.
Ca sent la fin du vol, il est tard, les nuages s’étalent et passée la zone des pins de sucre, on ne devrait plus rien trouver dans la plaine. Ce n’est pas le moment de se faire distancer. Et pourtant une vingtaine de pilotes sont devant. Aïe, aïe, aïe...
Attention ! Rester concentré, c’est pas le moment de faire une boulette !
Une fois au plaf, le groupe s’est réorganisé. Nous avançons vers le dernier relief. Les premiers sont bien montés, mais c’est maintenant à l’ombre. Pitié, il faut que ça monte.
Et ça monte, on est vernis. Nous observons la glissade des premiers pendant que nous faisons le plaf. C’est enfin notre tour. Aebi et Brauner partent les premiers, Aebi à droite, Thomas à gauche. Je les suis, et choisis l’option de Thomas. 30s plu stard, le reste du groupe transite également. C’est parti pour un long, long glide. Etonnement, ça à l’air de beaucoup mieux se passer pour nous que pour les premiers. Pour une fois aurais-je de la chance ?
Un peu, mais pas tant que ça. Ca transite beaucoup mieux à droite qu’à gauche. Du coup, Aebi finira premier. La machine Suisse à fabriquer des champions a encore frappée. Tous les 2 ans ils nous en sorte un du chapeau. Impressionnant. Vraiment impressionnant.
Loisy 2ème, Kortel, Irilli, Caron, 4 ou 5 .une bonne opération pour les Français. Et ma meilleure manche avec 975 points.
Au final, 48 km en plus de 4 heures, une manche de m.... comme la première, avec presque 2/3 de la compèt posée dans les 10 premiers km, mais une manche vraiment spéciale, qui méritait d’être vécue !
L’ensemble des survivants à fait preuve d’une maturité dans le vol vraiment surprenante, chacun cherchant à profiter au maximum du groupe, avec un réel esprit de collaboration. Etonnant.
Vendredi :
55 km de course au but. Des cums partout autours d’un grand trou de bleu, et la B2 en plein milieu de se trou de bleu...
Et donc de nouveau une lutte sans fin dans la plaine et les thermiques lamentable. Je passerai la journée à faire les mauvais choix, aller aux mauvais endroits. Après B2, je suis danns les derniers, je recolle presque le premier groupe, presque 50 pilotes qui se sont regroupés sur un mini relief en attendant la bonne pompe. Au final se seront les pilotes qui étaient à la rue avec moi qui sont resté en retrait qui finiront devant. Ludo Sivignon fini 6ème, premier français et sauve les meubles pour le classement par équipe. La France est encore première.
Je pose à 5 km du goal.
Dégoutté.
5ème manche et pas encore fait un goal.
L’année dernière j’avais bouclé toutes les manches.
- Greg et son proto Mac
Samedi : dernière manche.
53 km de course. Un zig zag devant le déco, et gaz vent de cul en direction de la mer. La manche paraît simple.
Au déco, c’est l’hallucination générale : c’est le week-end, jour férié donc, et il y a au moins 3000 spectateurs venus nous voir : du jamais vu en compèt !!!
Aux alentours du déco, c’est blindé de monde. Mais c’est en décollant qu’on se rend compte de l’ampleur de la mobilisation : les sous-bois sont remplis et à chaque déco c’est le délire dans la foule ! Waow !
Pour start, avec Charles, Caron et Kortel, nous prenons une option « spéciale » censée nous avantager par rapport au groupe. C’est réussi. La première balise tournée, nous sommes bons cinquantièmes. Ca commence fort.
Les bouts de zig et de zag se font dans de bonnes conditions, un mélange de cheminement et de bons thermiques. Etre en arrière s’avère finalement plutôt pas mal. Ca permet de juger ce qui se passe devant et de prendre les bonnes options.
« pas la peine de s’arrêter ici, ça poudre plus loin »
« allez, encore un poil plus à droite dans cette transition, ça porte vachement mieux »
De bons choix en bons ajustement, j’aborde la dernière longue ligne droite bien placé : un groupe d’attaquant formé de Bérod, Bollinger et Matu sous les pieds, un bon pool de 7-8 pilotes pour optimiser les thermiques et 5 min d’avance sur le reste de la compèt. Gaz !
Ca avance comme le long de la bordure de la plaine sur un rythme bien rodé jusqu’à 20km du goal, qui se trouve loin de tout relief. Un regroupement s’effectue avec les échappés : il n’y a plus de relief, donc le vol de groupe s’impose. Seul Bollinger continue d’attaquer devant seul. Il posera à 7 km de la ligne.
Nous nous engageons sur le plat, craignant une rentrée de brise de mer.
- En direction du dernier goal
C’est en fait l’absence de thermique qu’il nous faut craindre. A 200m sol, nous rencontrons enfin une zone thermique faible. Après avoir pris 200m, la majorité des pilotes s’en vont : en effet, nos poursuivant sont en train de nous doubler. Avec Greg, nous préférons assurer un meilleur plein.
Mal nous en prend : au ras du sol, nos compagnons d’échappés prennent un gros boulet qui va leur permettre de finir dans la tête de la course.
Nous le prendrons aussi, mais plus tard, et nous finirons aux alentours de la 30ème place.
Mais au moins, pour une fois, j’aurai vu le but.
116 pilotes au goal. Les vraies conditions se sont réveillées une fois la compèt finie !
Au final, un bilan mitigé pour les français en individuel, mais un assez bon résultats par équipe : 2ème à 22 points des Suisses.
Pour ma part, sûrement une des compétitions les plus dures et les plus fatigantes que j’ai vécues, car très exigeante en terme de concentration et de finesse de pilotage. 6 manches sur 7 possibles, des moyennes de vol très lentes, mais une belle compétition, sans risque, qui fait ressortir de vraies qualités de pilotes.