Tentative AR Cham Chamrousse 27 mai 2005

Ca fait un moment que nous sommes à l’affut des bonnes journée.
Nous avons prévu un aller-retour entre Chamonix et Chamrousse de 234km, suffisant pour battre le record du monde FAI.
Une distance plus grande a déjà été réalisée, mais invalide à cause de passage dans des zones aériennes interdites. Ce coup-ci nous avons blindé l’affaire. Si la météo est avec nous, ça le fera.
Mercredi, Jeudi et Vendredi ont l’air excellents.
Une première tentative mercredi est planifiée. Mais la journée est stable. Beaucoup trop stable. Déçu, nous n’y croyons pas plus pour Jeudi. Mais la journée est en fait excellente. Mais loupé pour nous. Pas grave, vendredi devrait être vraiment top.
Vendredi donc, nous voilà avec Stef Drouin, Julien Irrili, Phiphi Barnier et moi même au déco de Planpraz à 9H.
- Stef et Julien à Planpraz avant le déco
Deux bidouilles plus tard, nous sommes tous en l’air vers 9h40. C’est déjà excellent.
Nous naviguons tous les 4 sans problème jusqu’au Prarion. Là, il est un peu tôt. Ca niaise. Mais ce n’est pas grave. Nous savons que ça va le faire.
15min plus tard, ça y est, 2500, direction le Mt Joly.
Stef dessous, moi dessus, Phiphi et Ju justes derrière. Avant le col des Saisies, nous assurons un bon plein (2600) pour transiter en face Est de la Légette. Stef plus bas que nous n’arrive pas à attraper le bon cycle. Il finirale vol tout seul. Pas de pitié. Même si nous volons en groupe, nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre les retardataires.
- Devant le Mt Blanc
Pointe de la grande Journée, Gd Mont. Phiphi est passé dessus, Julien dessous.
Il faut assurer un bon plein sur la point de Comborsier pour traverser la Tarentaise. Phiphi est le plus haut, et il part le premier vers 3400m.
Fichtre ! Phiphi devant, ça va pas être facile de le rejoindre !
Je le suis enfin avec 5-10 min de retard. Julien est encore en train de monter. On a pas fait 1/4 du trajet que déjà le groupe est éclaté...
Je ne quitte pas Phiphi des yeux. Le raccrochage en est de la Lauzière à l’air facile. Je devrais arriver aussi bien placé que lui, donc tout va bien !
Je profite de la transition pour me relaxer et écouter un peu de musique. Derrière, Julien perd patience. Il part sans assurer son plein. Du coup il arrivera trop bas, et passera 3/4h en Est de la Lauzière. C’est fini pour lui.
Cette longue crête est bien enneigée. Phiphi navigue sur les crêtes. Je préfère rester plus bas et plus en avant, à la limite de l’enneigement. C’est moins sûr, mais c’est ma seule chance de le rattraper. Le calcul est bon. Il descend petit à petit et trouve des thermiques plus faibles que les miens.
Nous sommes de nouveau ensemble au niveau du col de la Madeleine. Nous ne nous quitterons plus d’une semelle de tout le vol.
- Boom IV Aerotatc
- Ma jolie voile en transition sur le Beaufortain
Nous avançons tranquillement à l’extrémité sud le la Lauzière. Collé au plaf, la traversée de la Maurienne ne sera pas un problème. Raccrochage facile au Rocher des Pères. Nous attrapons la ligne de crête principale et la suivons jusqu’au niveau du col de Glandon.
Là, nous basculons en ouest, nous longeons les crêtes de l’extrémité sud du vallon de Fond de France, pour réelement nous retrouver en Ouest de Belledone au dessus des 7 Laux. Là, les plafs ont pris une claque : nous passons de 3300m à 2500m. Ah ben, c’est quoi ce binz ?
- Belledone, avant de passer en Ouest
Le trajet jusqu’à Chamrousse est facile, mais comme le début du vol, assez lent. jamais nous n’avons pu cheminer rapidement. Thermique-transition. Point barre.
3 Mirages F1 nous passent sous les pieds dans un fracas de tonnerre alors que nous sommes collé au plaf. Phif et moi bondissons de concert sur nos radios : "Enc..és !" :-)
Enfin Chamrousse est en vue. Un plein au Grand Colon nous permet d’arriver au-dessus des voiles qui décollent à Chamrousse. 4h30 de vol, nous tournons enfin la balise. Retour au Gd Colon. Nous niaisons dans un thermique moyen en compagnie d’un autre gars. C’est n’importe quoi. La fatigue doit commencer à se faire un peu sentir. Phiphi m’engueule, et nous partons. C’est en effet beaucoup mieux plus loin. retour tranquillou jusqu’au crêt du Poulet. Il va falloir assurer un plein pour rebasculer dans Fond de France pour ensuite rebasculer sur la Lauzière. Le thermique est péteux, pas facile. J’ai un grand coup de barre. Heureusement Phiphi est sous mes pieds. Je n’ai qu’à le suivre sans réfléchir pour monter. Et finalement, je trouve un meilleur cycle. Nous traversons enfin, Phif, 300m en dessous. J’aime autant ça. Si c’était moi en bas, je ne suis pas sûr que j’aurais la force de me battre pour continuer le vol.
Et c’est à ce moment du vol que les conditions décident de nous secouer le plus. Ce n’est pas trop pour me plaire au début. Mais finalement, ça à la mérite de me réveiller ;-)
Nous avançons jusquà la Pte Rognier, pour traverser de nouveau vers la Gde Lauzière.
Le raccrochage est facile de nouveau, mais les conditions sont un peu molles. Les plafs sont bien descendus, et un voile pointe son nez à l’horizon. Ca sent le moisis cette histoire !
Le Grand Arc est encore bien allumé, alors que la Lauzière semble inerte. Nous passerons donc par là. Mais les conditions s’amenuisent de plus en plus. Nous traversons la Tarentaise vers Fenêtre 7.
Des voiles sont entrain de décoller. Nous les rejoignons. C’est Delorme avec des élèves. Coucou Gérald ! Nous les posons là. Ce coup-ci, c’est Phiphi qui est cuit et qui me suis à la trace. Nous rejoignons péniblement le sommet du Mirantin. 2100m. Mais il n’y a plus rien à espèrer de la journée. Il est 18h, fin des émissions. Dommage, nous étions dans le bon timing pour boucler.
Plutôt que d’aller se tanquer à Hauteluce, nous bifurquons vers Ugine, dépités, apès 8h de vol et 207 km.
La journée était bonne, mais les conditions n’ont fait que se dégrader. Les plafonds sont descendus tout au long de la journée, jamais nous n’avons pu faire de grande portions de cheminement rapide. Et malgrès cela nous étions dans les temps pour ce record du monde. Le bilan n’est donc pas si mauvais. Cela nous conforte même dans l’idée qu’un trajet plus ambitieux est largement faisable !
Chamonix, c’est fini pour cette année. On verra une autre fois, maintenant, place à d’autres projets.