Les Saisies - 28-29 mai 2005

Le rendez-vous est donné pour 8h aux Saisies. C’est tôt. Surtout pour des parapentistes.
Et les organisateurs sont des parapentistes. Donc le PC n’est opérationnel que vers 8h30 :-)
Je le sais pourtant, alors qu’est ce que je fous là à 8h... huum ?
Heureusement le petit dèj est top, donc ça compense.

Bonne nouvelle nous n’allons pas à Bisanne, mais sur un super déco plus vers le nord, vaste à souhait, moins soumis à la brise de Cluses qui oblige parfois à des voltes soudaines entre face est et face ouest pour décoller. Un bon point pour l’organisation.
Presque immédiatement suivi par un mauvais point : le briefing est brouillon, inaudible, le panneau est illisible et, les infos changent au dernier moment, laissant planer un doute sur les heures réelles de l’ouverture de la fenêtre et du start.

La manche prévue est jolie : 90 km.

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 Déco
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 Bisanne
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 Déco
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 Col des Aravis
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 Chalets de l’Ebaudiaz
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 Lac des Fées
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 Posé au col des Saisies 

http://maxjeanpierre.free.fr/cartes/saisies_manche1.jpg

Le start est facile, toute la meute aux abois. Le premier aller-retour se négocie en deux temps trois mouvement. Je laisse passer un peu de monde devant pour voir les options vers le col des Saisies se dessiner.

Erwan et Kortel prennent à droite, Phiphi à gauche.
Je suis bien placé, et je suis Erwan. La majorité de la compèt prends l’option de Phiphi. C’est bon de se sentir soutenu.

Le raccrochage sur les avant reliefs est facile des deux côtés. Mais je parviens quand même à louper le cycle, et je vois Denis, Erwan, Pti Stef et Charles s’envoler.
Frustrant, mais pas grave : la manche est longue et difficile, la course ne se jouera pas là.
Pour l’option "de gauche", ça n’a pas l’air très simple. Les faces est, nord-est de l’Etale n’ont pas l’air très généreuses, et quelques pilotes partent bas vers la balise du col. Option quasi suicide, ils poseront pour la plupart.

De notre côté, tout se passe bien. Le raccrochage en Est à la Clusaz est tranquille, et le groupe d’Erwan file. Je me traine derrière, rejoins par Fred Varrey un peu derrière Vincent Sprungli.
La traversée du Col est facile, avec un départ à 3000m. Les faces Est sont facétieuses : il semblerait qu’on soit un poil sous le vent...
La masse d’air n’est pas terrible, un peu molle, comme la voile parfois. Il vaut mieux cheminer sur la crête qu’en dessous. Mais le Charvin arrive, et là, pas moyen de passer par dessus. Il va falloir choisir son camp. Est ou Ouest. L’Ouest est au vent, mais à l’ombre, et une arête qui descend du sommet oblige à faire un détour conséquent. L’Est est sous le vent, masi au soleil et plus court. Du coup tout le monde passe par là. Mouaip, c’est efficace, mais pas très agréable...voire limite pas cool. Heureusement ça ne dure pas.

De là, je constate que plusieurs options ont été prises. Certains pilotes ont recoupé le Val d’Arly pour passer en Ouest des Saisies, par Bisanne puis Albertville, pour ensuite rejoindre l’Ebaudiaz. Notre option quand à elle nous amène vers la Dent de Cons.
Le premier groupe y est déjà alors que je suis à peine en position de quitter le Charvin. Deux pilotes décident de passer en face Est. Tiens, ils n’ont donc pas assez dansé sur les Aravis, ils en redemandent ? Pour ma part, c’est sûr, je vais choisir l’Ouest. Et c’est d’ailleurs se que font les autres du groupe de tête. Mais bizarrement, ça n’ pas l’air d’être très facile. Bah, on verra bien dans 5 min.
Au milieu de la transition je comprends pourquoi : la brise est très forte, et elle déviée par la Dent, ce qui fait qu’une forte composante nous contre pour rejoindre le relief. JC, Fred et d’autres pilotent qui me suivent décident de faire demi-tour pour remonter au Charvin et passer par Albertville. Trop long. J’insiste avec Dom Guénard et Vincent un poil derrière.
Là il va falloir jouer de l’accélérateur ! Je pousse la Boom à 50-55, et feu vers les arbres. Ben même comme ça, la vitesse sol est pas faramineuse... Mais une fois collé au relief, même si on n’avance pas bien vite, on monte tranquillement. Enfin tranquillement, pas vraiment : ça chahute quand même beaucoup pour une face au vent. Je n’ose pas imaginer ce que ça a du être pour ceux qui se sont jetés sous le vent. Mais les arbres dessous rassurent : en cas de vrac, ben on ne s’en tire que pour 3 heures de galère.
La remontée est laborieuse, mais l’écart avec les premiers se réduit petit à petit. Sauf Vanvan qui à facile 15min d’avance. Pas grave, ne pas se précipiter. il suffit de faire son chemin tranquille, ne pas s’enflammer et grignoter le retard petit à petit.

Petit à petit, le sommet s’approche. Pti Stef s’en va pour l’Ebaudiaz. Julien est dans ma ligne de mire. Il quitte la Dent de Cons 5min avant moi.
LA transition au dessus d’Albertville se passe très bien, nous sommes porté et volons aux alentours de 15 de finesse.

En face, Van Van est rejoins par Pti Stef. Ils remontent doucement. Presque trop doucement : il semblerait qu’on soit est parti pour ramer ! . Julien arrive au dessus des lignes électriques. J’arive à son niveau, lui passe au dessus facilement, et nous attaquons la remontée vers les Chalets de l’Ebaudiaz de concert. Van Van et Stef ne sont pas loin. Je vais bientôt recoller la tête de la course.

Van Van se jette directement sous le décollage de Fenêtre 7 en Tarentaise. Pti Stef reste avec Julien et moi pour assurer un plus gros plein. Il s’avère que ce fut une perte de temps. Nous partons enfin pour la traversée de la Tarentaise. En face, ça remonte doucement. Erwan nous rejoint.

La remontée est laborieuse pour tout le monde. Je sors ma botte secrête et je lâche tout le monde dans le thermique. J’adore cette voile, j’ai un rendement exceptionnel dès que les conditions sont marginales !

Je dépose tout le monde, et passe au-dessus de Van Van direction le col de la Bathie, vers le Gd Mont. Je passe 3-400m au dessus de Van Van, et pourtant je l’entends hurler !

Remontée tranquille. Derrière, je ne vois plus personne. Ben, y sont où ? En fait, ils ont otu scontourner le Mirantin par l’Ouest.
Bon, et bien je finirai tout seul. Pas vraiment en fait, alors que je me dirige sur le lac des Fées, je vois arriver une Boom par la droite. Van Van ?

La balise tournée, les problèmes commencent. Sortir de cette vallée est toujours un problème : elle est bouchée par un gros venturi au dessus du barage de St Guérin. Mais aujourd’hui, pour corser l’affaire, en plus, on est sous le vent du nord. Je suis seul, et je me prends d’énormes chataîgnes. Pénible, cette fin de vol, pénible je vous dis !
Mai sça passe. Doucement. A la Roche Pastire, je décide de passer par Outray pour assurer la rentrée vers le but au Col des Saisies. Là, je vosi arriver Phiphi par en dessous. Il a encore volé comme un avion pour finir en tête !
Il me conforte dans mon idée en partant vers Outray avant moi. Bien, je n’ai plus qu’à le suivre du dessus.
A outray, le plaf est facile. Phiphi est loin dessous, j’assure, je barbulise au maximum, et je pars tranquillement vers le goal. Cette transition est longue, et même là, à 4,7 de finesse, je ne suis pas sûr de moi. Tout se passe bien, jusqu’à proximité du relief des Saisies. Là une grosse dégueulante m’attend. Ca craint, ça dégueule partout, j’insiste, j’espère, mais je finirai à 50 mètres de la ligne physique !
Tout ça pour ça.
Derrière, c’est encore pire pour Phiphi : il ira encore moins loin que moi.

10 min plus tard, Vincent arrive, tout accéléré. "une dégueulante ? Où ça ?"
puis viennent Jean Marc, Kortel, Erwan (niqué comme moi), Pti Stef (même punition). Bon je ne serai pas le seul. Enkulator a encore frappé.

La manche est ensuite stoppée, à cause d’un orage.

Dimanche

La météo annonce un risque d’orage plus élévé.
La manche prévue est classique/

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 aller-retour déco bisanne déco
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 Col de la Forclaz à Annecy
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 Beaufort
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 Posé au col des Saisies 

Les cums sont hauts. Très haut. Mais les ouvreurs sont bas. Ca à l’air grave stable en bas. Etonnant. Les premiers décollent enfin... pour un beau morceau de survie :-)
Les meilleurs sont 100 m au dessus du déco. Les autres prennent chaud.

Du coup personne ne décolle. Jusqu’à ce qu’on se rende compte que la limite d’ouverture de la fenêtre approche. Il va falloir y aller malgrès tout.
Ca commence à grogner sur le déco. Mais le DE est intraitable : pas de prolongation de fenêtre. Mais on lui signale gentiment que les 30s par pilotes. Certains menacent d’annuler la manche.

Mais tout le monde finit par y aller quand même. c’est un peu plus facile à 100 qu’à 10, mais c’est quand même la lutte.
Encore une fois, je m’en sors mieux que tout le monde. J’ai déjà dit que j’adorais ma voile ? oui ? Ben je le répète.

C’est assez génial d’être quasi seul, catapulté à 3500m, alors que 100 personnes rament au ras du relief. (seuls Olivier Tops, Fred Varrey, et Bérod dans unemoindre mesure sont en haut).

L’aller-retour du début est négocié d’une traite. Fred, Olivier en profitent pour rejoindre Bérod un cran plus bas. Je reste en haut. 3300m. J esuis tout seul, direction la Tournette.
Là haut, il y a 30km/h de sud-est. Le Charvin est vite là, mais pas les thermiques. Pas grave, je continue. Sulens, rien. Je continue. J’arrive à La Tournette à 2150 ! D’une traite des Saisies, c’est pas tous les jours !
3300, et zou, direction la Forclaz. Il y à Acrofolieslà bas, mais je suis déçu : pas de run quand je passe. Dommage, je pensais profiter un peu du spectacle.

Jean Marc Caron
Jean-Jean impérial cette année. Vainqueur à Montlambert et aux Saisies

Au retour, je vise la Tournette. Mauvaise option. J’arrive sous le sommet, sous le vent. Je lutte un peu, et je vois les autres arriver. Ils ont fini par sortir, et en groupe, ça va plus vite que tout seul. Erwan mène le groupe et vise à droite de la Tournette. Et il trouve direct le thermique. Les autres le suivent.
Bon, ben ça y est, je suis rattrapé. Mais je garde mon option solitaire. Je passe un col in extremis, refait 3000 en Est. Le premier groupe est déjà parti de 2600 environ, tout droit vers le Charvin par Marlens.
Je préfère voler haut. Sulens, 3300m, et j’arrive au Charvin. Les premiers sont là, plus bas. Bonne option, Max bonne option !

Ils repartent denouveau bas (2500) vers la combe sud de Queige.
Encore une fois, j’assure un gros plein, et je pars en direction de Bisanne. J’arrive à 2100. Il ne me reste pluis qu’à basculer dans la vallée de Beaufort pour gagner la manche. Les autres sont plus bas.

Mais je ne le fais pas. J’ai volé tout le temps haut, et je n’arrive pas à changer de rythme et à me jeter en basse couche. J’essaye de remonter. Mais rien n’y fait, je descends inexorablement. Les uns après les autres, les premiers se jettent bas dans la vallée. 1 demi heure après, je me décide aussi, vraiment énervé.

Ca le fait facilement. Mais trop tard. Jean Marc est arrivé il y à 1 demi heure, suivi de Philippe Lago. Je boucle 7ème.

Jean Marc gagne la compèt, devant Vincent et Kortel. Les vieux ne sont pas morts !